Le Médipôle de Nouméa : un tremplin dans une carrière de médecin
Partir vivre au bout du monde n’est jamais une décision anodine, même pour les voyageurs les plus expérimentés. Pour de nombreuses personnes qui franchissent le cap, c’est une opportunité incroyable de révéler ses talents, de réaliser ses ambitions et d’en découvrir de nouvelles. Une aventure de passage ou de toute une vie.
Aujourd’hui, nous vous partageons l’histoire de Lorenço, qui s’est lancé dans l’aventure calédonienne en exerçant pendant 11 ans en tant que praticien hospitalier en anesthésie et réanimation au CHT Gaston Bourret de Nouméa, en Nouvelle-Calédonie. Retour sur les passages qui ont marqué ce chapitre de vie.
La Calédonie, c’est le bout du voyage
Après de longues années d’études de médecine, Lorenço a soif d’aventure et décide de postuler en fin d’internat, en Nouvelle-Calédonie. Une réponse positive lui revient du CHT Gaston Bourret de Nouméa, et c’est parti pour 6 mois de remplacement en tant qu’anesthésiste réanimateur ! Amoureux du pays et passionné par son travail, il finira ses études en France avec une formation en réanimation pédiatrique avant de s’installer sur le Caillou pour de bon.
Le CHT, un tremplin pour les projets ambitieux
Avec un fort désir de faire changer les choses, Lorenço est l’initiateur du projet de réanimation pédiatrique au sein du service de réanimation adulte polyvalente. Après 2 mois de travail acharné au CHT, avec les équipes de soins, les services support, l’administration, les bases de travail sont posées, la qualité de la prise en charge des enfants progressera d’années en année. Le CHT soutient et aide les projets transverses initiés par ses membres, dès lors qu’ils sont justifiés et améliorent la prise en charge des patients. Pour Lorenço qui a l’énergie et l’envie de s’investir, « le Médipôle est un environnement de travail idéal, structurellement, techniquement et humainement».
Une énergie au service des patients
Grâce à ce projet, l’ensemble des techniques de réanimation et toutes les typologies de patients pédiatriques peuvent être prises en charge au CHT de façon optimale, en dehors de la chirurgie cardiaque et neurochirurgie non traumatologique transférées en Australie.
On pourrait citer par exemple, après 4 mois de travail dans le service, l’arrivée d’un enfant de 5 ans, pour choc septique sur ostéomyélite du genou. Il fait l’arrêt cardiaque à son arrivée, sur hyperkaliémie secondaire à une insuffisance rénale aiguë majeure. L’enfant sera intubé, ventilé, son arrêt cardiaque réanimé, une épuration extra rénale par hémofiltration en urgence sera mise place par l’équipe de réanimation pour corriger son hyperkaliémie et les désordres métaboliques associés avec le matériel et les procédures adaptées. L’état de choc sera traité et l’enfant sortira vivant 10 jours plus tard sans séquelles.
Une richesse clinique
Chaque territoire a ses spécificités, y compris pour la médecine. Et c’est ce qui est passionnant au quotidien : des cas de figure inédits, des tableaux cliniques inexistants en France, des pathologies rares, tropicales et spécifiques à la région. Véritable moteur, cet apprentissage permanent permet aux équipes médicales de renouveler sans cesse leurs approches dans l’intérêt des patients.
Un hôpital moderne avec un plateau technique unique.
« Aucun service de réanimation en France n’est comparable à celui de Nouméa, car toutes les spécialités majeures y sont représentées, » partage Lorenço. En France, les services de réanimation sont spécialisés en pneumologie, cardiologie, etc. Le CHT est un hôpital moderne doté d’un plateau technique complet, avec notamment un trauma center, où toutes les pathologies adultes sont prises en charge. Les spécialités de neurochirurgie non traumatologique, de chirurgie cardiaque et une partie de l’hématologie sont les seules qui ne soient pas représentées. Travailler dans un hôpital à taille humaine avec un plateau technique aussi bien doté, et des équipes aussi compétentes, c’est un réel confort de travail au quotidien.
L’Océanie, un territoire tropical accueillant
Pour Lorenço, les singularités du territoire calédonien n’empêchent pas de retrouver des repères similaires à la métropole. Le territoire est d‘une richesse passionnante et les gens sont facilitants. La douceur de vie et les températures élevées tout au long de l’année sont agréables, et de nombreux loisirs d’extérieurs dans la vie de tous les jours : un art de vivre qui se prête à la vie de famille. « De par sa géographie, l’Océanie nous fait vivre dans une autre réalité, en proximité du Vanuatu, de la Nouvelle-Zélande et de l’Australie, » partage Lorenço.
Un accès à la formation continue pour les praticiens
Même à 24 000 km de la métropole, les médecins du CHT ont la possibilité de réaliser des formations et Congrès chaque année en métropole. Pour les praticiens, il est primordial de rester en phase avec les évolutions de la médecine. Lorenço a eu l’opportunité de créer des cours d’assistance en cardiologie pulmonaire et de réalisé un DU en infectieux et en cardiologie, en partenariat avec la Polynésie et Paris. Pour se former au CHT, la distance n’est pas un frein.
Une terre pionnière pour les âmes de bâtisseurs.
De retour en métropole pour raisons personnelles après 11 années sur le territoire, Lorenço est fier de son parcours et ne se sent pas lésé : « Je n’ai pas perdu en compétences, ou pris de retard par rapport à mes confrères de métropole, » explique Lorenço. L’expérience clinique et les apprentissages lors de son passage en Nouvelle-Calédonie sont d’une richesse immense et unique. Une chose est sûre, si Lorenço avait à nouveau 35 ans aujourd’hui, il prendrait la même décision de venir s’installer en Nouvelle-Calédonie !